samedi 3 octobre 2009

Noirceur

Ce soir la lumière éteinte; je ne veux pas voir mon clavier ni mes lunettes ni mes mains ni rien. Reste une lueur qui aurait pu être cathodique à une époque, mais non. J'avais la page blanche aujourd'hui : mes oreilles sont trop cassées maintenant pour que je les puisse user encore pour m'exorciser, alors je laisse les touches se faire frapper afin d'exprimer un « ressac » (pour utiliser ses mots à l'elle d'avant, trop avant) d'EAU.

Ie dort, comme mes parents qui ne veulent pas l'entendre.

Mon casque me vibre l'ouïe beaucoup trop fort, mais ça me soulage, je crois; je suis masochiste. Et il n'y a pas de larmes - ni de nénuphars dans les poumons de ma bien-aimée - malgré le fond vrai au fond fond fond fond fond.

Mon phallus ramollis qui a crevé mille coeurs - le mien plus souvent qu'autrement - me fait encore la vie dure ce soir.

Ma tête est devenante d'un hangar qui crie des vomissures abjectes : « VOTE FOR ME, MY FRIEND ». Et moi j'essaie d'écrire, à quoi bon.

Et comme si j'avais une confiance folle, je vis encore dans la même société que vous, je marche sur la même terre que vous, je respire encore le même air que vous, je suis comme vous.

Des diaphragmes, j'en gaspillerais mille ce soir en criant plus fort que les limites binaires de notre système ambidextre et handicapé, mais je n'ai ni la droite ni la gauche : Note d'Abandon.

Ce soir, noir dans ma chambre (où il fait froid) tout est molasse et consanguin. Ce soir, le temps est comme à son habitude : lourd et critique.

Si au moins je savais chanter, pour crier ce que je viens d'écrire, et gagner.

- PV

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