dimanche 8 septembre 2013

Récit de Sammy Soldat - Partie 6

Carte postale perdue dans la malle. Envoyée le 2 septembre. Nos présomptions restent malheureusement inchangées : SS est mort...

«          
le temps coule même dans le désert
les visages rident comme un sablier
la tristesse nous ratrappe parfois
et on ne pleure pas — tout est trop sec

oh! tout est trop, trop sec
 - SS
          »

mercredi 4 septembre 2013

Samuel trépassé

le ventre en cônes oranges, éperdu gamin
je songe sombre à moi, comme un moulin sans vent
qui ne moud pas, je suis mou
là las j'attends le glas

les alcools devenus silencieux
personne ne parle plus de ma vie
j'ai le ventre qui se laboure qui se bétonne

mon amour seule chante mes iris
entre deux de ses saouleries et de ses mutilations

me voilà bien bas, bien bas

aux larmes sans éclat

Motherhand décédé

awaille mon esti d'tarlouse de saint sacrament, sors là ta criss de plotte du maudit!
Motherhand, fais moé pas répéter, viarge! ;
niaise pas, jésus d'lucifer, Dieu d'saint-chrème, criss d'étole du tabarnak. ; ,
ptite graine, miroir déconcriss, décoltaillé d'pubis sec
nirevtonflé gargartué, justifiée faiblesse ][
Motherhand ptite bite, Motherhand guénille de sous-classe )

la mort flotte au vent jusqu'à mes narines.

liberté

Il, le soleil, se lève seul
Car je plonge dans la mer
Ah! Libora comprendra (et Zà'?)
Rengaine : tout le monde dort
Et mon père bien trop pur...

mardi 3 septembre 2013

la mort

quand mon amour meurt
je meurs aussi
mon amour meurt
cent fois par jour
mon cœur est prison de glaise
qui durcit
au rythme de mes poésies ratées

SS est mort
SS est mort
SS est mort


lundi 2 septembre 2013

Poèmes de guerre - le Bastion - III

le vent est rond
les moments tournent
la belle est beau
ma Zà' théâtre
aux accorde graves méticuleux
zen Zàeen désireuse
des douces douves où nous baignons
nus naïfs nous abusons
des recoins neufs
du château ville

c'est nous qui est fort
et nos murailles ne se grimpent
qu'en accord à nos accords

symphonie dans notre Bastion
serait-ce l'heure de mon retour?

 - SS

 - PV

feu le feu

Perdre son charme comme un adulte nez saignant
ma toison de foyer Flambe en titubements
chaque épinette de mon nord pelage
s'ombre ; le passé s'endre l'ébène
en afrique je m'éveille
aux côtés d'un Soldat dépareillé
Sammy ne me voit pas il semble se laver
de quelque chose
 -- - l'histoire m'est connue
;``
.,.,.,.,.

le Feu parti bientôt
dit-on qu'il fait pousser mieux
les mêmes choses qu'avant

vendredi 30 août 2013

Récit de Sammy Soldat - Partie 5

SMS de SS :

« Mon éloignement ne gagne rien, tous perdent dans cette lointaine chaleur. La fin de moi s'écrie et je l'entends.b  »

mercredi 28 août 2013

Poèmes de guerre - Montréal - II

«
les ponts morts s'écroulent
sur mon île ma Muse se saoule
à mes cris seul répond l'écho
de l'eau

les bateaux à cordes d'amis sincères peut-être
amarés ailleurs je suis en bien piètre
état, et las,
hélàs

« reprend ton fusil
nous nous aimerons »

 - SS 
»

Récit de Sammy Soldat - Partie 4

Sammy Soldat a trouvé un oasis dans lequel des plaques solaires ont réussi à recharger son cellulaire. Il m'a donc envoyé ceci :

« Dans le désert je suis tombé sur un journal froissé, section art de vivre. Article scellé sous le sable : double IPA mythique des trois mousquetaires, bière hors série. Me voilà depuis si longtemps, me semble-t-il, sous le jugement impitoyable du soleil dru de la sécheresse, que juste l'idée d'un nectar, quel qu'il soit, transforme ma bouche en fontaine : tous mes fluides se déversent car je me sens vaincu, je me Manneken Pis.

Je sais que ma traversée de bitume (sables et rocs mêlés dans le plus long désert) n'est pas terminée, je sais que je me noierais si je revenais de suite, ainsi, sans travail de plus pour fortifier mes douves et mes palissades. C'est lourd, sur le dos, cette forteresse que je porte comme une croix; c'est lourd et je suinte et le désert m'harasse presque autant que toutes les bêtises dont je me sauve. Quand j'ai eu trente ans, je croyais que c'était fini, la fuite et la crainte; je croyais que c'était fini mais je n'avais pas compris que j'avais seulement les yeux fermés. Que pour arrêter de fuir, il faut d'abord se regarder courir et comprendre par où on s'en va...

Là, je marche dans le désert, personne ne me suit et j'écris au gens que j'aime pour le leur dire («je t'aime»). Là, je marche, je ne cours plus, et même si j'ai atrocement mal, c'est peut-être le début d'une première victoire. »

vendredi 23 août 2013

Poèmes de guerre - Zàeen - I

«
y'a les rues de Montréal
dans tes yeux lampadaires
les parcours sont chemin de croix
le mont royal n'est pas très loin

le désert gronde comme je grandis
mes rotules craques
je ne me retourne pas

cet avant sécheresse aboutit
sur mes mains tachées

y'a demain pluie en toi

 - SS 
»

Amour

Prom' s'amuse
aux détours
le son chavire
comme ses piastres
 ; ;
cassure ficelée
le poing serré
l'autre caresse
Prom' s'amuse
et les sourires remplacent les fins d'hier

jeudi 22 août 2013

Récit de Sammy Soldat - Partie 3

Une seconde lettre de SS, plus claire, peut-être, reçue ce matin :

«Tuer, c'est mieux que de boire. Tuer comme on chante, en pleine conscience, en connectant, en regardant (pas en ouvrant les yeux simplement et en les pointant dans la même direction que le canon, mais en regardant), en vibrant au même rythme que toute la vie ambiante.

Il n'y a pas de son dans le désert, pourrait-on dire, car le bruit ambiant détruit tout, à la manière d'une trop grande sécurité, à la manière de mon Glock. À la manière peut-être que j'ai toujours défoncé les murs plutôt que d'emprunter les portes, à la manière d'un violeur, à la manière qui cassèrent (peut-être même sans qu'elles le sachent) TaStrophe et Incolore, à la manière d'un Homme qui ne s'accepte pas.

Tuer, c'est mieux que de boire; il faut réaliser combien on est petit, combien tout peut s'éteindre, combien la bouteille se termine mais que la mort reste. Peut-être, aussi, que la solitude, c'est de tuer. Il me faut donc, viscéralement, vous envoyer ces mots. Écrire, c'est donner la vie, et donner la vie, c'est mieux que de Tuer.»

mercredi 21 août 2013

Récit de Sammy Soldat - Partie 2

Des nouvelles troublantes de SS, ce matin, par une lettre reçue par la mail. La voici retranscrite, en intégralité, en vous épargnant les fautes et la calligraphie :

« escarmouche de grand sang; j'avais pris des munitions de surplus, j'avais pris des munitions explosives et des munitions qui percent le cœur, les messies d'il y a quelques jours sont venus pour me bouffer l'âme, avec les succubes des autres années, leurs amies, certainement; le désert est infesté ce matin, c'est une fête et je me cache sous les cadavres des fourbes que j'ai tués, hommes et femmes, pour ne pas qu'ils me trouvent qu'ils trouvent mon secret; mon fusil a tiré beaucoup, c'était une chanson de canons et le mien jouait solo, morbide symphonie au levé du soleil alors que les premiers me trouvèrent : c'était eux qui voulaient mettre un ordinateur dans mon cerveau et ils sont arrivés avec des alliées, là je gis sous leur froidure car ils sont d'autres, ils sont beaucoup encore, je me terre; si je m'en tirerai je répéterai l'exercice, là voici une lettre échapatoire pour qu'on sache comment tout cela a fini, j'ai les pas à faire, j'ai les pas en avant à venir, mais j'étouffe; ne me reste de certain que ces mots, et quelques Aves Maria, je retourne à ma solitude baignée sous le poids de mes meurtres... »

La lettre était tachée de sang. Priez, priez, chers amis pour le Soldat perdu.

mardi 20 août 2013

Récit de Sammy Soldat - Partie 1

Sur les dernières minutes de vie de son cellulaire, Sammy Soldat m'a communiqué les dernières nouvelles de son périple dans le désert. Non, il n'est pas mort!

Semblerait-il qu'il a croisé, à dos de dromadaires surprenants, des hommes qui entrevoyaient le futur; le jour où nos cerveaux seraient « fusionnés aux ordinateurs », selon leurs dires, et que seuls les hackers seraient maîtres du monde. Aussi m'a-t-il dit de ne pas m'en faire, cela ne restait qu'un délire de chaleur, comme il y en a tant.

Il m'a parlé de manière un peu plus vague du but de son voyage. Il parlait de lumière (comme s'il devait en manquer, dans le désert!), de calme et de fraicheur. Il parlait d'orangers et de miel. Sa voix était érintée, il semblait chercher son air, comme après une longue période d'apnée, puis il replongeait dans ses paroles quasi prophétiques.

Tiens bon, Soldat. Tiens bon.

Falloir

Tout c'qui t'faut mon Prom' c't'un peu d'huile dains coudes pis erpart!

Il faut qu'tu retrouves tes majuscules pis tes ponctuations, ça sera pas facile, crémen!

< voici le silence
<< revenu entendu
< en aparté

au revoir les bonnes manières, trop longtemps cloîtré dans les US
revoici la pureté de dire
Prométhée

lundi 19 août 2013

PV Back, SS lointain

SS est perdu dans le désert
pourchassé par les sorcières et Bleue Incolore et Kélia Ta-petite-Strophe (notez, TPS, c'est pas un hasard)
les oasis sont rares et survivra-t-il?

Tout est si sec qu'il ne pleure plus

***

Ici je me sens aise, Marie-Pier n'est pas loin, elle cajole mes oreilles de temps en temps. Attendons son retour, ici, il y aura la suite de ses aventures et ses silences. Et mes amours.