Sammy Soldat a trouvé un oasis dans lequel des plaques solaires ont réussi à recharger son cellulaire. Il m'a donc envoyé ceci :
« Dans le désert je suis tombé sur un journal froissé, section art de vivre. Article scellé sous le sable : double IPA mythique des trois mousquetaires, bière hors série. Me voilà depuis si longtemps, me semble-t-il, sous le jugement impitoyable du soleil dru de la sécheresse, que juste l'idée d'un nectar, quel qu'il soit, transforme ma bouche en fontaine : tous mes fluides se déversent car je me sens vaincu, je me Manneken Pis.
Je sais que ma traversée de bitume (sables et rocs mêlés dans le plus long désert) n'est pas terminée, je sais que je me noierais si je revenais de suite, ainsi, sans travail de plus pour fortifier mes douves et mes palissades. C'est lourd, sur le dos, cette forteresse que je porte comme une croix; c'est lourd et je suinte et le désert m'harasse presque autant que toutes les bêtises dont je me sauve. Quand j'ai eu trente ans, je croyais que c'était fini, la fuite et la crainte; je croyais que c'était fini mais je n'avais pas compris que j'avais seulement les yeux fermés. Que pour arrêter de fuir, il faut d'abord se regarder courir et comprendre par où on s'en va...
Là, je marche dans le désert, personne ne me suit et j'écris au gens que j'aime pour le leur dire («je t'aime»). Là, je marche, je ne cours plus, et même si j'ai atrocement mal, c'est peut-être le début d'une première victoire. »
mercredi 28 août 2013
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