Une seconde lettre de SS, plus claire, peut-être, reçue ce matin :
«Tuer, c'est mieux que de boire. Tuer comme on chante, en pleine conscience, en connectant, en regardant (pas en ouvrant les yeux simplement et en les pointant dans la même direction que le canon, mais en regardant), en vibrant au même rythme que toute la vie ambiante.
Il n'y a pas de son dans le désert, pourrait-on dire, car le bruit ambiant détruit tout, à la manière d'une trop grande sécurité, à la manière de mon Glock. À la manière peut-être que j'ai toujours défoncé les murs plutôt que d'emprunter les portes, à la manière d'un violeur, à la manière qui cassèrent (peut-être même sans qu'elles le sachent) TaStrophe et Incolore, à la manière d'un Homme qui ne s'accepte pas.
Tuer, c'est mieux que de boire; il faut réaliser combien on est petit, combien tout peut s'éteindre, combien la bouteille se termine mais que la mort reste. Peut-être, aussi, que la solitude, c'est de tuer. Il me faut donc, viscéralement, vous envoyer ces mots. Écrire, c'est donner la vie, et donner la vie, c'est mieux que de Tuer.»