"C'est une idée à la mode que de croire qu'on peut se libérer d'une aliénation en l'assumant, comme si notre langue aliénée allait faire l'émerveillement du monde, comme si un esclave devenait libre en assumant sa condition d'esclave." - Michèle Lalonde
Nos empires s'effondreront d'eux-mêmes si nous ne changeons rien. Oui, Miron, oui, Gauvreau, oui, Locass, oui; mais après eux, plus rien.
Nous en sommes aux jours ternis du couché de soleil et nous regardons béatement le crépuscule, apathiques comme des larves. Mais je ne vous en veut pas, chers amis, chers frères, je ne vous en veut pas.
Je NOUS en veut, de ne plus créer ni mots, ni récitals, ni nuits, ni amour, ni sexe; de nous laisser emporter en platitudes mornes et en français factice; de nous enfoncer un membre bien droit dans la chatte, ou d'être ce membre bien droit, sans innovation, sans désir de plaire : que pour soi; de crier à la révolte, bien assied dans son sofa, écrasé comme un animal battu qui pleure toujours et qui ne fait plus rien pour son propre sort.
Ne sommes-nous que des faux êtres, des maladies de l'anglais, des maux de ventre du français, comme nous devenons de plus en plus, comme ils veulent nous le faire croire, comme nous nous convainquons nous-mêmes que nous sommes, ou sommes-nous comme je le crois, un peuple asservi, aliéné, en manque de sa propre existence; de sa propre fierté.
Relevons nous de leur cendres, faisons-nous phénix d'eux dans les limbes de notre pays en devenir, afin que nos empires naissent pour de bon dans le train de notre destiné qui fonce. Leurs empires s'effondreront d'eux-mêmes; ne tombons pas avec eux.
"Un jour, j'aurai accepté ma naissance." - Gaston Miron
mardi 8 septembre 2009
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