dimanche 16 mai 2010

Mucielle - II

Je ne voulais plus écrire. Voilà une exception.

Perdre franchement le tour, s'étendre dans la folie sans en tirer la graine, ou le haricot d'étaler nouvellement des mots comme avant pour les autres.

Ne plus être inspiré ou boire du café ou de la bière ou fumer. Me garocher en ivresse.

Comment
s'anéantir en factice et en larmes
Comment
huissier son propre tempérament
Comment
bati-fol-ler et des guerres et se tuer
et ç'arrimer l'objet d'un rien
Comment
et s'éclipser dans l'alcool de patates

me regarder

le miroir qui devient rédempteur de se voir si loin et d'avoir peur
le miroir en couteau, le miroir en chain-saw, le miroir en folie allemande
le miroir avec ses yeux ses yeux et la mort en prime
le miroir d'un été long trop long et de se demander

Comment
les hirsutes journées à me répéter que je ne sais plus cérire
Comment
les journaux en feu et les manifestations rouges
Comment
se rappeler l'immense et le vide et la mort et la mort
Comment
écrire

Mucielle l'immense
Mucielle la grande
avec tes mots et ton piano silencieux
avec tes rires plus francs que les miens
avec tes seins en parapluies et pour les derniers jours
Mucielle tellement
avec la fanfare des anciens et le coeur, et le coeur
avec la journée drabe aux pleurs discrets
avec les rivières de tout en toi comblée
avec la puissance d'hiver comme spontanéité
Mucielle tellement tellement

Comment
se dire d'écrire
encore
plus

écris-moi un mouton
écris-moi
écris moi
écris, moi.

- PV